La capitale économique tanzanienne, Dar es Salaam, a accueilli, du 27 au 28 janvier 2025, plus de 1 000 participants, dont 13 chefs d’État africains, dans le cadre du sommet africain de l’énergie Mission 300 (offrir de l’électricité à 300 millions d’Africains d’ici 2030, sur plus de 600 millions qui n’y ont pas accès sur le continent). À l’issue de cette rencontre, trente chefs d’État et de gouvernement africains ont annoncé leur engagement à transformer le secteur de l’énergie à travers des réformes et des actions visant à élargir l’accès à une électricité fiable, abordable et durable. L’objectif est de stimuler la croissance économique, d’améliorer la qualité de vie et de favoriser la création d’emplois sur tout le continent. Ces engagements sont contenus dans l’acte final de la rencontre, appelé « Déclaration de Dar es Salaam sur l’énergie », qui sera soumis pour adoption lors du sommet de l’Union africaine en février.
Concernant le financement, les partenaires de l’initiative Mission 300 promettent 53 milliards de dollars. La plus grande contribution provient de la Banque africaine de développement (BAD) et de la Banque mondiale, conceptrices de l’initiative, avec une enveloppe de 48 milliards de dollars, soit 30 336 milliards FCFA. Ce montant est susceptible d’évoluer pour s’adapter aux besoins de mise en œuvre. Ces deux institutions multilatérales de financement participent également à travers le lancement d’une société d’investissement, dénommée Zafiri. Celle-ci aura pour mission de soutenir des solutions portées par le secteur privé, telles que les mini-réseaux d’énergie renouvelable et les systèmes solaires domestiques. Sur le volet financier, les partenaires fondateurs de Zafiri annoncent un investissement de 300 millions de dollars (189,6 milliards FCFA) dans la première phase. Ils permettent aussi une mobilisation d’un milliard de dollars pour combler le déficit persistant de capitaux propres sur ces marchés en Afrique.
Aux côtés de ces deux bailleurs, la Banque islamique de développement (BID) s’engage à débloquer plus de 1 672 milliards FCFA, soit 2,65 milliards de dollars. De son côté, l’Agence française de développement (AFD) prévoit un financement d’un milliard de dollars (632 milliards FCFA). Quant à la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (AIIB), elle informe une participation comprise entre 1 et 1,5 milliard de dollars. Enfin, le Fonds OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) s’engage à un financement initial d’un milliard de dollars, avec un apport supplémentaire à venir.
Au cours de la réunion de Dar es Salaam, douze pays ont présenté des pactes nationaux pour l’énergie détaillés, fixant des objectifs pour élargir l’accès à l’électricité, accroître l’utilisation des énergies renouvelables et attirer des capitaux privés supplémentaires. Il s’agit du Tchad, de la Côte d’Ivoire, de la RD Congo, du Libéria, de Madagascar, du Malawi, de la Mauritanie, du Niger, du Nigéria, du Sénégal, de la Tanzanie et de la Zambie.
Par Léon Yougbaré