Dans le cadre de l’Accord de Paris, l’Afrique a mis en place, le mercredi 29 janvier 2025, le premier mécanisme de coopération internationale sur l’adaptation au changement climatique.
Le Mécanisme des bénéfices de l’adaptation (ABM) est un mécanisme innovant de mobilisation de financements publics et privés, nouveaux et supplémentaires, pour renforcer les mesures d’adaptation au changement climatique. Piloté depuis 2019 en Afrique, l’ABM de la Banque africaine de développement est devenu la première approche non fondée sur le marché enregistré sur la Plateforme des approches non marchandes de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Il a la capacité d’accélérer la transformation des pays hôtes vers des voies de développement à faible émission de carbone, résilientes au changement climatique et durable, tout en certifiant la valeur de la résilience en termes d’avantages et de coûts différentiels.
L’ABM certifie les bénéfices quantifiés de l’adaptation en se basant sur des méthodologies rigoureuses et une vérification indépendante, fournissant des données transparentes sur les avancées en termes de résilience, les co-bénéfices et les financements associés. Ces informations viennent à l’appui des rapports de l’Accord de Paris, du suivi des ODD et des cadres ESG. Aussi, grâce à des accords de fourniture de bénéfices d’adaptation conclus avec les utilisateurs des informations générées via l’ABM, le mécanisme permet aux développeurs de projets de monétiser les avantages certifiés et d’accéder aux marchés de capitaux, tout en rendant les coûts d’adaptation transparents.
Anthony Nyong, directeur du changement climatique et de la croissance verte à la BAD, a, en ce qui le concerne, invité les donateurs et les investisseurs ayant pris des engagements en matière d’adaptation à utiliser l’ABM pour dérisquer les investissements d’adaptation pour les développeurs de projets africains et à aider à démontrer le plein potentiel de l’ABM.
En rappel, l’ABM a été soumis à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques par l’Ouganda pendant la COP 29 de Bakou en novembre 2024, avec le soutien initial du Nigéria, du Kenya, de Madagascar, du Bénin, de la Gambie et de la Guinée. Des organisations internationales, des entreprises et des agences gouvernementales ont également soutenu la démarche. Il s’agit notamment de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), du Centre international pour la recherche en agroforesterie (CIFOR-ICRAF), de la Société sénégalaise de gestion des déchets (SONAGED), de SLAMDAM B.V., de SaniTap, d’Allcot et de Perspectives Climate Research GmbH. En raison de son rôle tant dans le développement que dans le pilotage du mécanisme, la Banque africaine de développement est inscrite sur la plateforme de l’ANM à la fois en tant que participant à l’ABM et fournisseur de soutien financier, technologique et de renforcement des capacités. Toutefois, d’autres pays et organisations devraient bientôt rejoindre l’ABM.
Par Bernadette W.Gansonré