Le rapport met en évidence les variations de la croissance économique des différentes régions à l’échelle mondiale. Ainsi, l’Afrique subsaharienne fait face à d’énormes défis, plusieurs pays de la région étant en proie à l’insécurité et à des conflits internes, avec leur lot de conséquences. En dépit de cette situation, la croissance économique reste dans une dynamique évolutive. Celle de la région devrait atteindre 4,1 % en 2025 et 4,3 % en 2026, après des taux de 2,9 % et 3,2 % respectivement en 2023 et 2024. Cependant, la crise soudanaise a affecté ces estimations, marquant une baisse de 0,3 point par rapport aux prévisions de juin 2024. Toutefois, la croissance économique de la région est estimée à 5,3 % en 2025-2026 si les deux plus grandes économies de la zone sont exclues.
Ces géants, à savoir l’Afrique du Sud et le Nigeria, verront leur croissance atteindre 2,2 % en 2024. Cette tendance est soutenue par un meilleur approvisionnement en électricité pour l’Afrique du Sud et une augmentation de la production pétrolière au Nigeria.
La croissance par pays révèle que le Burkina Faso, en dépit des attaques terroristes qu’il subit depuis près d’une décennie, affiche une croissance économique en hausse de façon consécutive depuis trois ans. En effet, dans l’édition de janvier 2025 du rapport du Fonds Monétaire International (FMI) intitulé Perspectives économiques mondiales, la croissance économique du pays était estimée à 1,5 % en 2022, puis à 3 % en 2023 et 3,7 % en 2024. Pour 2025, les prévisions de l’institution de Bretton Woods la situent à 3,9 % et à 4,1 % l’année suivante.
Malgré la bonne dynamique de l’économie de la région, elle reste vulnérable face à plusieurs risques. D’abord, il s’agit de l’insécurité alimentaire en cas d’escalade du conflit au Moyen-Orient, ce qui pourrait perturber les chaînes d’approvisionnement et, par conséquent, entraîner un renchérissement des denrées alimentaires et une augmentation des taux de malnutrition. De plus, le risque d’intensification du conflit au Soudan pourrait entraîner une hausse des prix des denrées alimentaires dans certaines parties de la région. À ces risques s’ajoutent les phénomènes météorologiques auxquels la région est vulnérable.
Par ailleurs, le rapport fait état de la croissance économique dans les autres régions du monde. Ainsi, en Asie de l’Est et au Pacifique, la croissance est projetée à 4,6 % en 2025, avant de reculer en 2026 pour se situer à 4,1 %. En Europe et en Asie centrale, elle affichera une dynamique légèrement positive de 2,5 % en 2025 et 2,7 % en 2026. La même tendance est observée en Amérique latine et aux Caraïbes, avec une croissance prévue à 2,5 % pour 2025 et 2,6 % pour l’année suivante. Quant au Moyen-Orient et à l’Afrique du Nord, la tendance s’accélère selon les prévisions pour 2025 et 2026. La croissance de ces deux années devrait atteindre 3,4 % et 4,1 % respectivement. La tendance est tout autre en Asie du Sud, où la croissance, après avoir atteint 6,2 % en 2025, restera à ce niveau en 2026.
Par Léon Yougbaré