L’objectif assigné au ministère des Finances et du Budget pour cette année est d’assurer une politique budgétaire efficace, afin de soutenir la transformation structurelle de l’économie ivoirienne, tout en consolidant les acquis en matière de développement et d’assainissement des finances publiques. Pour y parvenir, le ministre des Finances, Adama Coulibaly, a indiqué que son département articulera ses actions autour de six priorités. Il s’agira notamment d’assurer la mise en œuvre satisfaisante du programme économique et financier 2023-2026, de déployer la stratégie de réformes des finances publiques, de poursuivre l’exécution de la stratégie de réformes du secteur financier, de suivre l’exécution du budget 2025 et d’élaborer l’avant-projet de la loi de finances 2026 dans les délais constitutionnels. Le ministère devra également mettre en œuvre les recommandations du GAFI pour permettre la sortie de la Côte d’Ivoire de la liste grise et renforcer le dialogue avec le secteur privé.
S’agissant de la première priorité, relative au programme économique et financier, le ministre a précisé que deux revues seront réalisées en 2025, accompagnées de l’évaluation de la Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD). À ce titre, il a souligné la nécessité d’accentuer les efforts sur la mobilisation des ressources, en exploitant pleinement le potentiel fiscal du pays. Concernant l’exécution du budget 2025 et la préparation de la loi de finances 2026, Adama Coulibaly a exhorté les structures concernées à répondre avec diligence aux préoccupations des acteurs de la chaîne d’exécution de la dépense publique. Il a également insisté sur l’importance d’élaborer rapidement les avant-projets de la loi de règlement 2024 et de la loi de finances 2026, afin de respecter les délais constitutionnels.
Pour la cinquième priorité, qui concerne la mise en œuvre des recommandations du GAFI, le ministre a demandé à chaque structure concernée d’accélérer l’exécution des actions qui lui sont attribuées, avec un rapport à transmettre au cabinet du ministère des Finances tous les quinze jours. Enfin, il a souligné que les efforts de 2025 devront permettre de soutenir efficacement le secteur privé, en continuant de renforcer le dialogue pour répondre aux préoccupations exprimées par les organisations représentatives de ce secteur.
Mobilisation des recettes fiscales
En matière de recettes fiscales, l’objectif principal est d’atteindre un taux de pression fiscale de 15,4 % en 2025, contre 14,4 % en 2024, avec un montant total de recettes fiscales à mobiliser de 8 761,3 milliards de FCFA. Par ailleurs, le ministre a invité le directeur général des financements à élaborer un plan pour lever des fonds sur les marchés financiers régionaux et internationaux, conformément à la stratégie de gestion de la dette publique. À cet effet, 3 483,7 milliards de FCFA sont attendus.
Acquis 2024
La bonne exécution du programme économique et financier 2023-2026, marquée par deux revues concluantes et l’évaluation de la FRD, a permis à la Côte d’Ivoire de bénéficier d’un financement total d’environ 852,2 milliards de FCFA. Dans cette dynamique de mobilisation des ressources pour financer les priorités gouvernementales, la Côte d’Ivoire a également réalisé une émission d’euro-obligations de 2,6 milliards de dollars, soit environ 1 560 milliards de FCFA.
En matière de rationalisation des dépenses publiques, la dette fournisseurs a fait l’objet d’un règlement continu, avec un montant total de 558,91 milliards de FCFA payés à fin 2024, dont 124,17 milliards de FCFA en faveur de 3 712 PME, au titre de la dette de l’État central. Grâce à ces réalisations, le ministère a atteint un taux d’exécution de 96,4 % de sa feuille de route 2024.
La notation de la Côte d’Ivoire a été rehaussée par plusieurs agences, plaçant le pays au rang de deuxième meilleur crédit d’Afrique subsaharienne, derrière le Botswana. La Côte d’Ivoire partage désormais la même catégorie de notation que des nations économiquement significatives telles que l’Afrique du Sud, le Brésil et le Vietnam.
Par Bernadette W.Gansonré